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hiwarmoussiki
Description du blog :
Un forum d'échange d'idées et de discussions autour de la musique, principalement Algérienne.
Catégorie :
Blog Musique
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02.04.2010
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Mon école de musique. Par Mouats Hafid

Mon école de musique. Par Mouats Hafid

Mon école de musique. Par Mouats Hafid

Une association modèle :

 

                                                 EL ITIHAD EL FENNI SKIKDI (1972/1988):

Faire un récit sur cette prestigieuse association musicale est sans doute pour moi un coup de cœur et une passion sans limite, car j’ai voulu par ce bref historique immortaliser par ma plume l’apologie d’une famille qui fut prospère et épanouissante. Rendre aussi à ma manière un bel hommage à mes compagnons, qui dans la joie et parfois dans la douleur nous avons vécu une aventure merveilleuse.

 

Notre association était constituée d’une pépinière de jeunes promus à un avenir certain. Encadrés par des éducateurs sincères et dévoués, elle avait parcouru un long chemin, couronné de succès, de voyages et de gloires. Elle a fourni à la ville des cadres de la culture et qui de par son existence avait rayonné l’environnement culturel à Skikda. Au point où les autorités locales ont senti le besoin de doter la ville d’institutions culturelles à la hauteur de la réputation de cette association.

 

Ce n’est par hasard si les plus dynamiques institutions qui sont le théâtre et le conservatoire de musique ont été confiés à deux membres de l’association, en l’occurrence Mr Boutebene Mouhamed et Mr Boughandjioua Badreddine. Par ces nominations, les autorités de la ville ont voulu honoré cette association qui a vu sa renommée dépasser les contours de notre Wilaya et aussi pour son omniprésence durant dix sept années dans les grands rendez- vous culturels du pays.

 

Elle a vu le jour en 1972 suite à la dissolution d’une autre association historique « El Moustaqbel El Fenni » qui fut créé en 1952 par un musicien de Constantine, installé alors à Skikda et aidé par le débrouillard scout « Boubayou Ahmed ». Certains membres de cette association étaient les fondateurs de la jeune formation musicale dénommée « El Itihad El Fenni Skikdi » Dont M Sebti Saâd un pianiste et un éducateur remarquable et M Boughandjioua Badreddine futur Directeur du conservatoire. En 1972, l’effectif de l’association était consistant par l’intégration des éléments émanant d’autres associations, des scouts du groupe « El Feth » et des élèves des deux Collèges « El Amrani » et « Ibn Jobeir ».

 

L’effectif tournait autour d’une trentaine d’éléments. L’objectif des initiateurs de cette création était de monter une formation musicale capable de rehausser le niveau et de représenter la wilaya dans les grands festivals et autres forums culturels. A sa création, elle avait d’abord élu domicile dans le siège du club sportif « le widad de Skikda ». Nous partagions la bâtisse de ce qui fut « la société philharmonique de Philippeville » L’infrastructure s’y prêtait pour l’activité artistique, une bonne acoustique, un grand espace, malheureusement, notre présence n’était pas compatible avec l’environnement d’un club de foot. L’un de nous était de trop, ce qui avait poussé notre comité à chercher un autre local. Moins d’une année après, l’association avait trouvé un local. C’était un habitacle de quatre murs et c’est tout. Alors, tout de suite, nous avons entamé « des travaux de titan » (dixit feu M Abderhamane Bencharif fondateur de l’association el moustaqbel el fenni) grâce à l’argent récolté par le biais des cartes de membres bienfaiteurs que nous avons distribué porte à porte aux commerçants de la ville.

 

Nous avons voulu que ce local soit métamorphosé en un lieu de loisirs et de culture. D’abord une scène a été élevée pour les répétitions et les petites représentations, suivi de l’aménagement d’un bureau, d’une bibliothèque et d’une salle avec un tableau noir. Celle-ci était décorée par des peintres artistes et des artisans qui minutieusement avaient affiné la suite. Dans le bureau, chaque musicien avait son casier pour ranger ses recueils de chants et son instrument. La paperasse du secrétariat et de la trésorerie était bien agencée. En face, une salle de bibliothèque pour dévorer des livres de choix ou pour visionner la télé et enfin une grande salle qui donnait sur une magnifique vue du centre ville, avec sa table de ping pong au milieu, ses tableaux de peinture, ses enceintes sonores pour l’écoute, ses rideaux rouges et ses murs blancs. Bref, un espace de culture et de loisirs où l’ennui n’avait pas de place. Dans cet endroit convivial, nous apprenions le solfège, les instruments de musique, la nouba et toute la culture musicale.

 

A la longueur d’année l’activité était intense. Il y avait toujours un rendez-vous à préparer. Des festivals, des concours, des soirées etc. Notre comité veillait aussi à la bonne scolarisation des membres de l’association, puisque les résultats scolaires étaient impératifs. Pour le genre de musique que nous avons adopté naturellement, c’était la musique andalouse de Constantine « le malouf ». Ce choix fut dicté par la proximité de notre ville à la métropole culturelle Constantine et par proximité aussi à Annaba. Deux villes qui ont des traditions bien ancrées et dont la ville de Skikda s’est amplement imprégnée. Notre répertoire de chants et de musique puisait de plusieurs sources. D’abord l’apport des éléments de l’association historique « El moustaqbel El Fenni » qui nous ont fait bénéficié de leur expérience. Ensuite, les contacts bien utiles avec quelques maîtres du malouf de Constantine tels que Brahim El Amouchi, Abderahmene Bencharif, Cheikh Ténor et ses compagnons de Skikda. Notre trait d’union avec ces cheikhs étaient M Sebti Saâd et M Boughandjioua Badreddine. Ils avaient la charge technique, de rassembler, d’instruire et d’éduquer notre ensemble. Le premier était un pianiste connu pour sa rigueur dans le travail, le second avait l’avantage de jouer avec tous les instruments, a subi l’influence directe du violoniste M A. Bencharif, qui se singularise par un style très personnel, entre l’école classique universelle et la technique raffinée du violon Constantinois. On remarque aisément les violonistes de notre association qui ont un même doigté, capables de saisir le violon en position universelle au le menton, en position Sanaâ sur le genou gauche ou en position malouf entre les deux genoux. Le solfège, théorie de la musique était notre premier rudiment de l’apprentissage. Les cours dispensés n’étaient pas approfondis, mais, largement suffisant pour comprendre les rythmes, les modes et leurs enchaînements. Grâce à une base en théorie, nos musiciens se retrouvaient dans différents genres de musique.

 

Lorsqu’il s’agissait de jouer la Sanâa d’Alger, nous avons choisi de jouer une nouba maya et une série de naqlabats. Quand l’envie nous gagner de diversifier notre répertoire, nous avons fait une virée vers le charqi avec ses mouwachahats et ses samaâis et même des compositions propres à nous Qui ne se rappelle de l’influence « des Beatles et des Roling Stones » sur nous, jeunes ? Et bien, parmi nous il y avait ceux qui avaient tronqué pour un moment leurs instruments traditionnels afin de s’exhiber avec des instruments modernes et s’éclater avec du rock. Ils ont chanté en Anglais et en Français, fait unique à cette époque pour des musiciens ayant une formation de base la musique andalouse Algérienne.

 

Si nous faisons un simple constat sur la vie active des membres de l’association en marge de la pratique musicale, nous remarquons qu’ils sont Médecin, architecte, ingénieur, cadre gestionnaire, Technicien, financier, juriste, enseignant ou employé, tous ont connu la réussite. Aucun ne s’était égaré, même ceux qui sont partis à l’étranger pour concrétiser un rêve de jeunesse. La musique a été l’élément fondamental qui avait contribué à cette réussite. Elle n’a jamais été considérée par nous comme un simple divertissement. Bien au contraire, elle nous a illuminé, nous a donné de la personnalité.

 

Nous étions en toute modestie distingués et respectés. En un mot, nous étions « les artistes ». Notre force résidait dans la rigueur du travail, dans la discipline, dans la fraternité et dans le respect de nos aînés. Tout cela avait fait que « L’Itihad El Fenni » était une école et un exemple à méditer. Aujourd’hui, notre association a été occultée et parfois dénigrée. Jamais, un responsable au niveau de la culture dans notre ville n’avait songé à réhabiliter par une récompense même tardive cette école de rigueur et de civisme.

 

La dissolution de l’association fut consommée en février 1988. Il est inutile de revenir sur les circonstances qui avaient engendré cette mise à mort que je considère comme tragique, car depuis, aucune association n’avait rehaussé le niveau technique, théorique et de polyvalence atteint par les éléments de notre association. Pour conclure cette brève rétrospective, Je me dois d’évoquer nos chers disparus Allah yarhamhoum, qui sont Rabah Alliout, Cherif Rameche et Nabil Zaouali. Aujourd’hui, ils ne sont plus de ce monde, telle est la volonté de Dieu, tel est notre destin. Enfin, pour ma part, ma grande satisfaction ce sont ces artistes que j’ai formés et, qui aujourd’hui sont devenus mes amis.

 

 

Mouats Hafid. Janvier 2008.